La basse-cour de la poule pondeuse

Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants

La valise (3) 9 avril 2008

Pour finir cette merveilleuse trilogie, réfléchissons à ce dont on a besoin pour quitter la maternité et accueillir un poussin chez soi.

Pour partir :

  • A moins que vous ne repartiez à pied, il vous faut un siège auto adapté (dos à la route ou nacelle). Il est conseillé d’en étudier la fixation AVANT le jour J.
  • Selon la météo et la saison il va falloir couvrir le poussin. Il est fortement déconseillé de le mettre en combinaison pilote dans le siège auto (pour la sécurité et puis il ne fait généralement pas si froid dans une voiture). Il existe des nids d’ange avec des petits trous judicieusement placés pour laisser passer la ceinture, et rien ne vous empêche de l’ouvrir une fois qu’il fait bon chaud dans la voiture. Globalement le nid d’ange m’a paru un bon investissement. Cela dit si vous accouchez en juillet à Montpellier, vous pourrez probablement vous en passer (quoi qu’avec le changement climatique, y a plus de saison ma brave dame).
  • Pensez aussi à prendre de quoi vous habiller, vous n’allez quand même pas sortir en tongs et en slip filet…

Une fois rentrés, quels sont les basiques indispensables ?

Pour coucher le poussin :

  • votre lit peut faire l’affaire si vous êtes adepte du cododo mais c’est quand même bien utile d’avoir un couffin/berceau/nacelle/lit de bébé selon ce que vous avez et ce qui vous arrange.
  • Pas de drap, couverture, oreiller ou édredon avant au moins 18 mois (oui il y a des enfants qui meurent étouffés dans leur couette à 1 an et oui j’en ai connu un). S’il fait froid, vous avez le choix entre gigoteuse, surpyjama et nid d’ange : privilégier les modèles les plus faciles à mettre avec nombreuses ouvertures. Pour les premiers mois le nid d’ange est pas mal. Pensez aussi aux draps housse et alèses.
  • Une veilleuse nous a été très utile pour nous occuper du poussin la nuit. Et cela fait plusieurs mois qu’il dort sans sans problème, pour ceux qui auraient peur de donner des mauvaises habitudes.

Pour changer le poussin :

  • N’achetez pas trop de couches d’un coup, que ce soient lavables ou jetables, car il faut trouver le bon modèle pour la morphologie du poussin (sans compter les problèmes d’irritation), et ça même le meilleur échographiste ne pourra pas vous aider. Un petit truc : il vaut mieux passer à la taille supérieure dès que le bébé atteint le bas de la fourchette de poids plutôt que de garder la taille inférieure le plus longtemps possible (ça n’empêche pas de finir le paquet bien sûr), car en plus de la taille la capacité d’absorption augmente aussi. Si vous souhaitez utiliser des lavables, c’est toujours utile d’avoir un paquet de jetables sous la main.
  • Même si on peut changer le poussin par terre, sur son lit ou que sais-je, c’est quand même bien pratique d’avoir un espace dédié à hauteur de parent (on n’est pas obligé d’acheter une table à langer, ça dépend vraiment de la configuration de votre chez-vous ; par exemple nous avons aménagé le dessus du lave-linge avec une grande planche et des tasseaux), où vous pourrez avoir tout ce qu’il vous faut sous la main. Investissez au moins dans un genre de matelas (il y en a un pas cher du tout et tout blanc -parfait pour les allergiques à Winnie et ses amis- chez le célèbre magasin d’ameublement bleu et jaune). Il vaut mieux choisir un endroit où tout est facilement nettoyable, y compris le sol, mais je n’en dis pas plus pour ne pas choquer les âmes sensibles.
  • Le plus simple est d’utiliser de l’eau et des carrés de coton (en supermarché à côté des couches), avec éventuellement une crème apaisante (genre liniment oléo-calcaire, en pharmacie). Si votre conscience écologique vous taraude, vous pouvez utiliser un gant de toilette et/ou des carrés de polaire lavables. En cas de grosse irritation, le mytosil est un grand classique (mais l’odeur…) ; j’aime bien les pâtes à l’eau comme eryplaste, ça marche bien et ça ne sent rien.
  • Prévoir évidemment une poubelle étanche, facile à nettoyer, grande (>15L sauf si vous avez un vide-ordure/adorez sortir les poubelles ; indispensable si vous utilisez des lavables) et de préférence à pédale (à moins que vous ne soyiez un poulpe).

Pour les soins :

  • Pour le cordon : compresses stériles, éosine en unidoses et alcool à 60°
  • Des unidoses de sérum physiologique sont utiles pour nettoyer le nez, les oreilles et les yeux. On en trouve en supermarché.
  • Un thermomètre peut s’avérer utile si vous soupçonnez de la fièvre.

Pour le nourrir :

  • Que vous allaitiez ou pas, il est utile d’avoir un ou deux biberons et une petite boîte de lait maternisé sous le coude. Attention, certains bébés refusent certaines tétines, donc il vaut mieux attendre de voir sa réaction avant d’en acheter 10 de la même marque. Et toutes les tétines ne sont pas compatibles avec tous les biberons (même si les fabricants prétendent le contraire). Pensez au goupillon pour nettoyer.
  • Pour stériliser, sachez qu’on peut faire bouillir 5 minutes (sauf le caoutchouc, qu’on peut stériliser avec des pastilles, vendues en hypermarché) ou passer 10 minutes à la vapeur (plus rapide dans l’autocuiseur). Donc si vous ne pensez stériliser qu’occasionnellement (pour info il n’est plus recommandé de stériliser systématiquement les biberons, sauf pour conservation du lait maternel), il n’est pas indispensable d’investir dans un gros bidule. Attendez un peu pour évaluer vos besoins.
  • Le coussin d’allaitement peut servir aussi bien pour le sein que pour le bib, et permet de bien s’installer pour des tétées qui sont souvent longues et fréquentes au début.
  • Si vous allaitez, attendez que la montée de lait soit passée pour racheter quelques soutiens-gorge d’allaitement, afin que votre taille soit à peu près stabilisée. Les hauts d’allaitement ne sont pas indispensables : on soulève son t-shirt et voilà ! Avec le bébé bien installé (et le coussin !) on ne voit rien de votre bidon qui pendouille. Les coussinets d’allaitement sont souvent indispensables au début, il existe des lavables et des jetables. Au moins au début, privilégier ceux avec effet « au sec » pour protéger les mammelons. Ne pas oublier son tube de lanoline à la maternité… Les coquilles recueil-lait sont pratiques aussi (souvent le sein qui n’est pas tété coule de concert avec son copain), ça permet de recueillir un peu de lait sans recourir au tire-lait et puis ça peut aider à stimuler la lactation si vous vous sentez dépourvue à ce niveau-là. Par contre à éviter à tout prix de les utiliser la nuit parce que c’est un coup à en mettre partout… Les bouts de sein en silicone (ou téterelles) sont controversés : certaines ne jurent que par eux, d’autres au contraire pensent qu’ils ont failli saboter leur allaitement. A utiliser avec discernement donc. J’ajouterai le téléphone d’une personne de confiance (et qualifiée) en cas de problème : sage-femme, consultante, bénévole d’une association…

Pour la jeune pondeuse :

  • Des stocks de serviettes hygiéniques (parce que pas évident d’envoyer votre homme, surtout qu’il risque de ne pas rapporter les bonnes) : désolée pour celles qui ne savaient pas mais après 9 mois de tranquillité, on rembourse avec pénalités de retard. Ne lésinez pas sur la qualité car ça peut durer facilement 2-3 semaines, ce qui peut être irritant à la longue (au propre comme au figuré). Je ne sais pas si des serviettes lavables pourraient être plus confortables (mais oui ça existe aussi !).
  • Un porte-bébé peut être utile très vite, même (et surtout) à la maison, pour pouvoir faire autre chose sans délaisser son poussin (et sans qu’il hurle comme si on voulait lui arracher un oeil, ce qui est très mauvais pour la santé mentale de ses parents).
  • Je crois l’avoir déjà mentionné dans ces pages, mais la sécu vous remboursera plusieurs visites de sage-femme à domicile (j’ai pas retrouvé le nombre exact), il ne faut pas hésiter à en profiter, elles sont compétentes pour (bien) s’occuper de maman et de bébé. Et c’est tellement plus agréable que d’aller courir à la PMI. Vous pouvez obtenir leurs coordonnées auprès de la maternité (entre autres).
  • De l’aide ! Que ce soit le papa ou une autre personne (bien choisie, évitez la belle-mère si elle vous donne déjà de l’urticaire en temps normal), on n’est pas trop de deux, ne serait-ce que pour nourrir la jeune mère (l’allaitement ça creuse !) et tenter de garder un certain contrôle sur l’état de la maison. Et je ne parle pas de celles qui ont en plus des aînés à gérer…

J’en ai peut-être (sûrement) oublié, donc n’hésitez pas à compléter en commentaire. Mais je crois que pour le reste du bazar (transat, tapis d’éveil, parc, chaise haute, écoute-bébé, trotteur, etc), rien ne presse. Vous allez recevoir des cadeaux, et puis si on ne veut pas que sa maison ressemble (tout de suite) une succursale d’Aubert et consorts, on peut y aller progressivement, et essayer de voir au fur et à mesure ce qui nous rendrait vraiment service. D’autant plus qu’avec internet on n’est plus obligé de faire une expédition pour le moindre achat.

 

La valise (2) 8 avril 2008

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Aujourd’hui le contenu de la grande valise (pour le séjour) :

Pour le poussin :

  • Des tenues : principalement des bodys et des pyjamas (éventuellement des chaussettes si les pyjamas n’ont pas de pieds). Il fait souvent très chaud dans les maternités, la turbulette est donc rarement nécessaire. Comme dit précédemment, à moins qu’on vous annonce un tout petit poussin, il n’est pas très utile d’investir dans la taille naissance ; de plus tant qu’ils ne se déplacent pas ils ne sont pas gênés par des vêtements un peu grands. Prendre des vêtements qui ne s’enfilent pas par la tête et qui s’ouvrent facilement à l’entrejambe. Prévoir au moins une tenue par jour de séjour.
  • Les fameux langes carrés en coton : utiles pour le change, pour ramasser les petites régurgitations (les premiers jours il reste du liquide amniotique dans l’estomac donc ça peut vite tourner à l’usine à fromages), éventuellement on peut en mettre sous la tête du poussin dans le berceau.
  • Des serviettes de toilette (pour le bain du poussin, le change, etc) : pour le nombre n’oubliez pas que les bébés adorent faire pipi quand ils ont les fesses à l’air.
  • Eventuellement une taie d’oreiller (avec laquelle vous avez dormi pour qu’elle sente la bonne odeur de maman) à utiliser comme drap housse pour le petit berceau.
  • En général, couches (jetables), lait et biberons sont fournis sur place, ainsi que de quoi pratiquer les soins du cordon.
  • Son petit savon perso (préférer un modèle liquide en flacon-pompe, bien plus pratique) : pas obligatoire, mais pensez-y si vous avez des exigences d’odeur et/ou de composition (parabens, trucs bio).
  • Si vous avez aussi des idées précises pour le change, prenez vos produits (à la maternité où j’étais c’était eau tiède et coton, + vaseline pour le méconium)
  • Eventuellement une tétine (mais au pire on vous en donnera une), selon vos opinions sur le sujet (susceptibles de changer après la naissance, nous en reparlerons).

Pour la maman

  • Des tenues : prévoir deux pyjamas/chemises de nuit et aussi des tenues de jour. Privilégiez pour le bas les couleurs foncées (fuites de sang possible) et des tenues aussi fluides que possible : on a généralement l’entrejambe un peu, euh, comment dire, endolori et le bidon qui pendouille plutôt ultra sensible. En haut, si on veut allaiter, les trucs qui s’ouvrent sont pratiques (notamment pour faire sécher les tétons endoloris/crevassés).
  • Les fameux slips filet/culottes jetables : ou alors quelque chose qui ne serre absolument pas, et auquel vous ne tenez pas trop, style culottes Tati.
  • Un à deux paquets de serviettes hygiéniques super nuit : ne pas lésiner sur la qualité, notamment du voile (prendre une marque à laquelle on est habituée). Désolée mais c’est quasiment la seule situation où la coupe menstruelle n’est pas recommandée (en même temps j’imagine mal l’utiliser dans ces merveilleux moments). La maternité vous refile généralement des trucs des années 50 avec voile effet spécial humide et sans truc qui colle, ce qui fait qu’en moins d’un quart d’heure le bidule (humide) est dans votre dos. Très mauvais pour le baby blues.
  • Pour une éventuelle cicatrice (soyons optimistes) : vous pouvez prendre de l’argile blanche. La bouée et le sèche-cheveu ne sont plus recommandés. Mieux vaut s’asseoir sur une serviette pliée (ou rester allongée, après tout, profitons-en…). Il est utile par contre de prendre des compresses et de l’eau (on peut recycler le fameux brumisateur) pour aller aux toilettes les premiers jours (trèèèèèèès sensible, on vous dit), et un rouleau de papier toilette, on ne sait jamais.
  • Surtout si la douche n’est pas dans la chambre, prévoir un peignoir (sinon une ou deux serviettes), de préférence pas un vieux truc rêche (si vous allaitez, ce sont les tétons qui sont très, enfin on a compris quoi), et des tongs pour patauger sans crainte dans les douches publiques. J’ai une amie qui avait carrément pris éponge + produit nettoyant car elle avait des doutes sur l’hygiène de l’endroit. A voir avec vos propres névroses…
  • Affaires de toilette habituelles (comme dirait Nagui, n’oubliez pas votre brosse à dents) ; selon les visites que vous attendez n’hésitez pas à prévoir un peu de maquillage (et quelques lingettes démaquillantes pour éviter l’effet panda le lendemain).
  • Kit pour allaitement : théoriquement deux (un ?) lolos suffisent. En pratique : un ou deux soutien-gorge qui s’ouvrent (pendant la montée de lait les seins sont très, très, très lourds, mieux vaut qu’ils soient à peu près soutenus), des coussinets d’allaitements (de préférence avec effet au sec pour les crevasses, personnellement j’ai trouvé les Nuk top), un tube de crème à la lanoline (ex : Lansinoh) contre les crevasses, qui coûte un bras mais sauvera vos tétons.
  • Avoir un petit stock de biscuits ou de quoi se faire une petite collation après la tétée de 3 heures du mat’, c’est toujours sympa. Surtout les premiers jours, allaiter toute la nuit sans manger ça creuse. Et ça donne soif, donc prévoir éventuellement une ou deux grandes bouteilles d’eau.
  • Le chargeur du téléphone portable : plutôt que la sonnerie stridente du téléphone de la chambre (et son coût souvent prohibitif), les textos sont un bon compromis pour recevoir les félicitations de son entourage.

En option et selon les cas :

  • Une petite lampe ou veilleuse pour voir la nuit sans allumer le gros néon
  • Un oreiller car ils sont parfois un peu fatigués (en général on a cependant un lit électrique qui permet de remonter la tête)
  • Le coussin d’allaitement est toujours utile -même si vous n’allaitez pas- de toute façon vous l’aviez déjà dans votre petit sac de naissance (enfin à côté, vue la taille de l’engin).

Les visiteurs seront chargés d’apporter à la jeune accouchée de quoi se nourrir décemment plutôt que des fleurs qui sont généralement interdites dans les chambres et finissent dans le bureau des infirmières.

Il faut bien sûr se renseigner auprès de sa maternité pour savoir plus particulièrement ce qu’ils fournissent et ce qu’il faut apporter, ça peut être assez variable selon les endroits.

Je ferai un dernier billet sur les trucs à préparer pour la sortie (spécial pour celles qui réalisent que le futur père est comme un élan face à un fer à repasser au rayon puériculture).

Et pour celles qui se préparent à accoucher à la maison, j’ai trouvé ici une discussion intéressante sur les préparations pratiques d’un tel événément.

Evidemment n’hésitez pas à rajouter en commentaires vos idées et vos trucs.

 

La valise (1) 7 avril 2008

Filed under: Grossesse,Trucs et astuces — poulepondeuse @ 10:23
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A ne pas confondre avec la valise RTL, la valise pour la maternité est généralement une des préoccupations de la future pondeuse aux alentours de 7-8 mois (spéciale dédicace pour Sophie D.-bientôt-Y.). Voici quelques indications pour aider les gros bidons (voir aussi ce billet).

Une premier truc utile est de prévoir deux sacs : un petit pour l’accouchement et un gros pour le séjour à la maternité. Cela vous évitera cette scène charmante de la salle de naissance : le papa exhibant vos slips filets et vos serviettes super nuit à la recherche du petit bonnet qui a glissé tout au fond.

Que mettre dans le sac de naissance ?

Pour le gros bidon :

  • Une tenue pour l’accouchement (à voir avec la maternité), du style grand t-shirt confortable (et auquel on ne tient pas trop). Il vaut mieux qu’il ait les manches courtes (il fait chaud dans les hôpitaux et cela aide aussi pour la pose éventuelle de la perfusion). Si il y a quelques boutons pour l’ouvrir devant, c’est pratique aussi pour le peau à peau juste après la naissance. Prenez au cas où une paire de chaussettes : chez certaines la péridurale donne froid aux pieds.
  • Si vous pensez déambuler jusqu’à la fin du travail (pas de péridurale ou péri ambulatoire), un paréo et des tongs peuvent être utiles pour conserver un semblant de dignité.
  • Le fameux brumisateur : utile s’il fait très chaud ; peut aussi permettre de vous humidifier la bouche, car théoriquement on ne doit pas boire sous péridurale, sous peine de vomir (mais apparemment la limite tolérée peut varier selon les endroits). Permet également au papa d’avoir l’impression de se rendre utile en vaporisant à tort et à travers.
  • De la lecture (pas trop intellectuelle), de la musique (voire une petite console de jeux portative ?) : ça peut être long !
  • éventuellement son plan de naissance
  • en option : de l’huile d’arnica pour se faire masser les reins par le papa pendant les contractions

Pour le poussin :

  • une (ou deux, si -comme la poule pondeuse- vous avez une fâcheuse tendance à la paranoïa) tenue comportant un body, un pyjama (et des chaussettes/chaussons s’il n’a pas de pieds) et le fameux bonnet. A moins qu’on vous ait vraiment prévu un mini-poussin, prendre la taille 1 mois : il vaut mieux que ce soit un peu grand que trop serré.

Pour le coq :

  • un petit casse-croûte : à boire et à manger, ça peut toujours servir, surtout si vous accouchez en pleine nuit
  • quelques distractions (voir plus haut)
  • selon vos souhaits, appareil photo et/ou caméra (penser à la batterie et aux cartes mémoire/cassettes/pellicules)

Pour tous, les papiers utiles : carte vitale (et éventuellement attestation de mutuelle) et livret de famille (ou reconnaissance anticipée), plus d’éventuels résultats d’analyse qui ne seraient pas déjà dans le dossier de la maternité.

Ne tiendront probablement pas dans le sac mais peuvent servir aussi pour prendre des positions plus confortables :

Et pour la valise du séjour, on verra dans un prochain billet (ah bon, ça commence à se voir, cette fâcheuse tendance à faire deux ou trois billets pour le prix d’un ?).

(NB : Je parle souvent du papa comme la personne qui accompagnera la pondeuse, alors que je sais bien que ce n’est pas toujours le papa et qu’il y a une grande variété de situations possibles dans la vraie vie. C’est juste que c’est plus simple. J’espère que les personnes concernées qui viendraient par ici ne m’en tiendront pas rigueur.)

 

Le top des maternités 26 mars 2008

shepherd L’Express vient de publier son célèbre palmarès des maternités. On peut le voir ici, département par département. Ce n’est pas vraiment un classement, car il n’y a pas de maternité idéale. Cela dépend en effet des attentes qu’on a vis-à-vis de ces établissements, et notamment le niveau de médicalisation et d’intervention qu’on souhaite. Par ailleurs certaines grossesses, identifiées comme à risque, vont être systématiquement orientées vers des institutions de niveau 2 ou 3, ce qui limite le choix. Il faut savoir que ces niveaux correspondent aux possibilités de réanimation pour le bébé : pour la mère tout est disponible dans toutes les maternités (notamment un bloc opératoire avec personnel compétent pour faire une césarienne). Le niveau 1 est le plus bas, tandis que le niveau 2 implique la présence d’un service de néo-natalogie pour les nouveaux-nés de plus de 33 semaines et le niveau 3 un service de réanimation pour l’accueil des mini-poussins. En plus de ces informations, l’étude fournit pour chaque institut le niveau d’infections nosocomiales, le nombre d’accouchements par an, et les taux d’accouchements multiples (jumeaux et plus), de césariennes, de transfert vers un autre hôpital et de bébés de petit poids (< 2.5 kg). A noter que j’ai repéré quelques boulettes dans le classement parisien, donc les informations ne sont peut-être pas toute super fiables (par exemple la Pitié est présentée comme niveau 3 alors que c’est un niveau 2, ou encore on nous donne des chiffres pour St Joseph et pour Bonsecours, alors que Bonsecours est la maternité de St Joseph…)

Pour chacun de ces facteurs, le site vous donne également la moyenne nationale comme référence (en glissant la souris sur le titre de la catégorie, subtil non ?). Evidemment, les niveaux les plus élevés ont généralement les taux les plus élevés de césariennes, naissances multiples et petits bébés, puisqu’ils récupèrent tous les cas à problème. Il me semble logique qu’ils soient donc au-dessus de la moyenne nationale. Cependant le site constate que le taux de césariennes est plus élevé dans le privé que dans le public, alors même que le privé ne comporte que des établissements de niveau 1.

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai choisi d’accoucher dans un grand hôpital public de niveau 3, alors que je ne souhaitais pas une naissance très médicalisée (mais quand même un peu, merci Sainte Péridurale). Réfléchissons ainsi quelques minutes au fonctionnement d’un hôpital par rapport à celui d’une clinique. Dans un grand hôpital (je parle de taille, pas de réputation), il y a 24 h sur 24 un obstétricien, un anesthésiste et un pédiatre de garde (et s’il pouvait y avoir un certain neurochirurgien tant qu’à faire…). Ils sont là pour toute la durée de leur garde, et puis voilà. De plus ils touchent un salaire mensuel fixe, qui ne dépend pas des actes qu’ils pratiqueront (sachant qu’une césarienne coûte plus cher qu’un accouchement par voie basse par exemple). Dans une clinique, hors des heures de bureau, ils sont d’astreinte. C’est-à-dire qu’ils vaquent à leurs occupations habituelles mais en s’engageant à venir fissa si on les appelle. Par ailleurs, ils sont généralement payés à l’acte. Donc à votre avis, qui a le plus intérêt à vous faire une césarienne parce que le travail n’avance pas assez vite ? Non seulement c’est mieux payé, et en plus on sera rentré pour l’apéro. Attention, je ne pense pas que ce soit la façon générale de fonctionner dans les cliniques, où je ne doute pas que la grande majorité des médecins ait une éthique et un dévouement irréprochables, mais plutôt une dérive inhérente à ce type de système, qui serait le fait d’une minorité. Il est aussi tout à fait possible que certaines femmes y demandent des césariennes de convenance (les Anglais les appellent « too posh to push », littéralement « trop snob pour pousser »).

Par ailleurs, je pense que la sage-femme qui s’occupe de vous à l’hôpital est plus motivée puisque c’est elle qui fera votre accouchement au lieu de passer la main au dernier moment. De plus elle aura l’esprit plus tranquille si elle sait que tout rapidement accessible si les choses tournent au boudin, et que du coup elle aura tendance à repousser autant que possible une intervention. Tout ceci peut à mon avis expliquer au moins en partie pourquoi il y a moins de césariennes dans le public, alors même que c’est là que vont les cas pathologiques. C’est d’ailleurs ce que constate cette étude réalisée par le ministère de la Santé : les établissements de niveau 1 ont tendance à pratiquer plus de césariennes « de sécurité » (comprendre : pas forcément nécessaires mais au cas où mieux vaut être paré) que ceux de niveau plus élevé.

Cet article a bénéficié des lumières de la poule accoucheuse, que je vous avais présentée ici.

 

Choisir une poussette (1) 17 mars 2008

landau Le commun des mortels ne voit même pas qu’il pourrait y avoir un problème. Choisir une poussette ? Facile, pas de quoi se faire des cheveux blancs. Le couple de futurs parents, lui, découvre avec angoisse une dimension parallèle et un véritable trou noir pour son CODEVI Livret de développement durable. Le choix disponible est ahurissant. Les prix atteignent ceux d’une petite mobylette. Les options possibles paraissent tout autant indispensables qu’incompréhensibles. Voici quelques repères pour vous aider à survivre dans cette jungle hostile (en trois parties, c’est le feuilleton à suspense du printemps).

Aujourd’hui, la première étape : quel genre de poussette vous faut-il ? Ces dernières années ont vu l’apparition de packs « trio » : avec un châssis sur lequel on peut fixer une nacelle, une coque ou un hamac. Commençons par définir ces termes :

  • le châssis : c’est le cadre métallique avec les roues. C’est la partie la plus importante, puisqu’il est utilisé de la naissance à la marche. Par contre il ne peut être utilisé seul.
  • la nacelle : c’est une sorte de couffin qu’on peut fixer sur le châssis pour faire un landau ou dans la voiture pour faire un lit-auto. On peut aussi l’utiliser comme lit pour le bébé au début.
  • la coque : c’est un siège-auto qui peut donc être fixé sur le châssis ou dans une voiture. Il peut faire transat d’appoint (mauvais pour le dos si poussin y reste plus de 1h30-2h d’affilée)
  • le hamac : cet élément n’est pas utilisable seul. C’est grosso modo un tissu avec des armatures qu’on fixe sur le châssis pour obtenir une poussette « classique ». Il est généralement inclinable, et peut donc aussi servir de landau.

La première question est donc : avez-vous besoin de tout cela ? Si vous n’avez pas de voiture, vous n’avez peut-être pas besoin d’investir des mille et des cents dans la sécurité auto. Cependant il est fort probable que le poussin fasse un tour en voiture un jour ou l’autre, et là le siège auto n’est pas négociable. Sachez cependant qu’on peut en louer auprès notamment des loueurs de voiture. Faites attention aux occasions, car un siège qui a déjà subi un choc n’est plus sûr. Vous pouvez aussi faire le tour des popotes et voir si des amis/familles pourraient vous prêter la nacelle et/ou la coque. A vous d’acheter un châssis compatible. Vous pouvez aussi acheter une poussette dont le hamac fasse landau, comme la Pramette, et un siège auto premier prix en grande surface. Et si vous pensez utiliser la poussette/landau peu souvent (par exemple si vous préférez le porte-bébé), vous pouvez très bien prendre une poussette canne légère dont le dossier s’incline complètement, style Maclaren Techno XLR, quitte à rajouter une couverture ou autre pour que poussin soit bien confortable.

La nacelle est surtout utile comme couffin. Il faut savoir que dans certains pays occidentaux (comme le Canada) elle n’est pas homologuée en voiture. Si vous avez déjà vu la façon dont le bébé y est attaché (une grosse ceinture à scratch autour du ventre et c’est tout), ça peut se comprendre. Et il faut deux ceintures trois points pour l’attacher (donc toute la banquette arrière si la ceinture du milieu est deux points), ainsi qu’un Bac +12 en poussettologie théorique et appliquée. Par contre c’est bien pratique pour faire dormir le poussin partout où vous allez. Mais ce rôle peut aussi être rempli par un couffin plus traditionnel, ou un couffin de voyage.

Donc si vous ne conduisez pas, réfléchissez à deux fois avant d’investir dans un tel pack. Par contre, les magasins proposent généralement des offres telles qu’il est souvent aussi intéressant (voire plus) de prendre la totale que de choisir entre nacelle et coque.

Au prochain épisode : tout, tout, tout vous saurez tout sur le châssis.

(photo : http://pagesperso-orange.fr/histoiredesenfants/victorian.html)

 

Mon bébé arrivé en avance 10 mars 2008

Aujourd’hui la Basse-cour de la poule pondeuse est très fière d’accueillir une guest star : Blandine (une très fidèle commentatrice et néanmoins amie), qui vient nous parler de son poussin un peu pressé de montrer son petit bec. Un sujet qui nous touche tous, même s’il ne nous concerne pas directement. Espérons qu’elle reviendra bientôt avec d’autres textes !

Je vais vous raconter l’histoire d’un très, très petit bébé

Encore une fois, Laurence Pernoud vous a menti… pas de bébé tout rose, pas de chambre décorée avec un joli berceau, pas de valise de maternité remplie de tous les bodies choisis avec amour, un prénom choisi à la va-vite dans une chambre d’hôpital.

Juste un bébé petit, très petit, trop petit.

Nous avons la joie de vous annoncer la naissance de notre Poussin.

Il pèse 1kg 660 et mesure 41 cm.

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Et voilà, ce fameux mardi d’octobre, nous aussi entrions dans les statistiques de la maternité : 7,5% des naissances sont prématurées. Et Poussin obtenait son premier classement : Grand prématuré.

Nous allions entrer dans un monde qui nous était complètement inconnu, apprendre un vocabulaire qui par la suite allait nous devenir plus que familier.

Mais d’abord, comment en arrive-t-on là ?!

En effet, la plupart d’entre vous savent qu’une grossesse dure 9 mois soit 39 semaines ou pour les plus averties 41 semaines d’aménorrhée (SA).

Eh bien lorsque la naissance survient avant 37 SA soit 35 semaines de grossesse (avant 8 mois), elle est dite prématurée. Parmi les bébés prématurés, certains sont plus ou moins ‘grands’ : avant 28 SA (avant 6 mois) on parle de très grands prématurés, entre 28SA et 32SA de grands prémas et entre 32 et 37 SA de prémas.

Vous vous doutez bien que le poids du bébé est à mettre en relation avec sa prématurité. Au royaume des poids plumes, Poussin jouait dans la catégorie ‘poids lourd’ !

Mais pourquoi un bébé ne reste-t-il pas tranquillement dans le nid douillet que lui a confectionné sa maman ?

Ben, parce que…

Pour une partie non négligeable des naissances prématurées il est difficile d’identifier la cause exacte.

Le travail peut être spontané. Qu’est-ce qui le déclenche ? Infections (chorio-amniotite) et hémorragies placentaires (placenta praevia et bas inséré) sont les causes les plus souvent évoquées.

Ou l’accouchement peut être décidé par l’équipe médicale car il y a un risque vital pour la mère et/ou l’enfant : retard de croissance intra-utérin, hypertension artérielle maternelle, rupture prématurée de la poche des eaux.

Après ce passage médical, je vous emmène au pays des couveuses. Et oui, parce qu’un bébé trop petit ne doit pas seulement grossir, il doit aussi respirer, avoir chaud, apprendre à manger… faire tout ce qu’il aurait dû faire dans le ventre maternel.

C’est là qu’a commencé pour nous, parents de ce petit bout, le long chemin vers la maison. Rien ne nous avait préparés à cette naissance si particulière. La veille, j’avais un gros ventre et le lendemain j’étais maman mais sans bébé… on m’aurait arraché un bras que je ne me serai pas sentie plus démunie. Je ne le connaissais pas et il me manquait déjà.

Il a fallu créer le lien qui unit une maman à son tout-petit au milieu des incubateurs, des scopes, des tubes, des sondes et autres machines qui ont fini par devenir notre quotidien pendant deux mois.

Mais au fait, à quoi ressemble la journée d’une maman d’un prématuré hospitalisé ?

Vous vous levez le matin tôt pour tirer votre lait (et oui les fameuses Prim’holstein !), vous le rangez soigneusement dans votre sac congélation qui ne vous quitte plus, vous partez rejoindre Poussin à l’hôpital (vous avez de la chance car vous habitez à 20mn à pied, pas comme votre voisine de couveuse qui habite en banlieue à 1h30 de train), vous déposez votre production laitière au lactarium, puis vous montez les escaliers une boule au ventre de peur que l’irréparable soit arrivé entre le moment où vous avez quitté l’appartement et celui où vous arrivez (le reste du temps votre téléphone est greffé à votre oreille au cas où). Vous arrivez au service de néonatalogie et là commence la décontamination : mieux que dans Urgences, après vous être ‘désinfectée’, vous enfilez votre blouse, vos chaussons, votre charlotte et vous courez jusqu’à la ‘chambre’ que Poussin partage avec quatre autres joyeux drilles tous plus petits les uns que les autres. Après avoir constaté qu’il dormait profondément, vous lisez attentivement la feuille de soins, vérifiez que le scope fonctionne parfaitement, que ses constantes sont bonnes, et là vous respirez à nouveau.

peau a peau

Comme vous êtes arrivée dans les premières, vous pouvez profiter d’un des 2 transats du service que vous installez à côté du ‘lit’ de Poussin. Puis vous attendez qu’une infirmière vienne vous proposer de faire du peau à peau avec Poussin, vous vous installez le ventre à l’air (vous avez laissé votre pudeur dans le sas de décontamination) et attendez que l’infirmière vous pose Poussin contre vous (‘je le débranche ?’, ‘euh, vous êtes sûre, vous savez je suis plus tranquille s’il reste branché à cette merveilleuse machine qui me dit s’il respire et si son cœur bat bien !’) et là commence le plus long câlin du monde.

Vous somnolez, vous lisez, vous papotez avec vos voisines (seins et ventre à l’air bien entendu !), Poussin dort profondément. Et la journée se passe ainsi entrecoupée des passages à la trayeuse (toujours en compagnie d’une voisine qui a des seins plus gros que les vôtres et une production laitière qui pourrait suffire au service entier !), des soins de Poussin, de ses repas (autrement appelés gavages).

Progressivement, Poussin acquiert de l’autonomie et vous aussi. Alors qu’il commence à apprendre à téter, vous êtes capables de le sortir seule de la couveuse, de le débrancher (vous n’avez presque plus peur qu’il arrête de respirer), de le laver, de le changer (avec des micro-couches, merci Pampers !), et même de l’habiller avec les micro bodies que votre maman a fini par trouver à Auchan (maintenant les prémas sont à la mode et toutes les boutiques de puériculture vous proposent la taille préma 1 et la taille préma 2 !) .

prema3

Et le Papa dans tout ça ? Et bien après sa journée de travail, il court jusqu’à la couveuse de son Poussin, s’enquiert auprès de vous de la journée passée et prend sa dose de câlin avant de rentrer avec vous dans cet appartement un peu trop vide. Le week-end, vous passez tous les 2 vos journées avec Poussin dans la ‘chambre’ devenue trop petite et qui ressemble au métro les jours de pointe. On fait la queue à la pesée, au bain, à la trayeuse…

Et voilà, un jour on vous annonce que Poussin va pouvoir rentrer à la maison avec vous. Et là c’est la panique ! Paradoxalement ce jour tant rêvé vous angoisse au point que vous demandez à l’infirmière-chef de retarder un peu cette sortie… le temps d’apprendre à vivre sans les machines (comment je vais faire pour savoir si tout va bien ?), sans les infirmières (et si je faisais tout de travers ?), sans tout ce que vous avez détesté et qui aujourd’hui vous est devenu indispensable.

Maintenant, Poussin n°1 est grand, il a un petit frère Poussin n°2 né à terme, mais je n’oublierai pas un seul instant de cette naissance si particulière et de ses débuts chaotiques dans la vie. Pour faire face à toutes ces émotions qui ont rejailli une fois le cocon hospitalier quitté, je me suis tournée vers une association formidable dont je vous invite à consulter le site : SOS Prema.

 

Choisir un porte-bébé 6 mars 2008

panier bébé

(photo : Michel Davo, http://www.aebfrance.com/utilisations-artisanat/b-05.html)

D’abord je ne reviendrai pas sur l’utilité d’une telle babiole. Que ce soit pour les balades, pour les transports en commun, ou juste comme kit « mains libres » à la maison, avoir un porte-bébé n’est pas du luxe à mon avis. Et ça n’est pas forcément redondant avec la poussette, qui est aussi bien utile. Sans compter évidemment les bienfaits psychologiques et physiques du portage, mais déjà que ce billet va être long, on ne va pas développer ici.

porte bb chinois (photo: mei tai)

La première chose à vérifier, c’est qu’un porte-bébé soit confortable pour le bébé. Pour qu’il respecte la physiologie de l’enfant, il faut que celui-ci y soit assis sur ses fesses et ses cuisses, et pas suspendu sur les parties génitales avec les jambes qui pendouillent. Cette position doit aussi lui permettre d’avoir le dos légèrement arrondi (les pros parlent de cyphose), ce qui est très important pour les nouveaux-nés. Les portes-bébés en tissu remplissent à peu près tous cette condition. On connaît souvent l’écharpe, mais il y en a plein d’autres : porte-bébé chinois (mei tai ou chinado), porte-bébé coréen (podeagi), pagne africain, sling (hamac à boucles ou porte-calllin), bébétube, tonga, etc. Ça n’est en général pas le cas des portes-bébés plus classiques, mais on peut citer l’ergobaby et le manduca qui sont prévus pour.

echarpe-portebebe.jpg(photo : écharpe)

La seconde, c’est le confort du porteur. Pour que le poussin vous paraisse moins lourd, il faut qu’il soit installé aussi haut et aussi serré contre vous que possible. Le porte-bébé doit vous permettre de régler parfaitement ces deux paramètres. Il est aussi important que le poids du schtroumpf soit bien réparti sur l’ensemble du corps, et pas juste sur les épaules. Notez aussi qu’a priori il me semble plus confortable de porter de façon symétrique qu’asymétrique, mais cette dernière technique a aussi ses adeptes. Pensez aussi au poids du porte-bébé qui devra s’additionner à celui du bébé : plus il y a d’armatures, de machins et de bidules, et plus ça pèse lourd. Enfin les portes-bébés en tissu artisanaux doivent être d’une qualité exemplaire ; le type de tissu peut notamment beaucoup jouer sur le confort. Il ne faut pas lésiner à mon avis. Certes les Africaines portent leur enfant avec un petit bout de tissu tout simple tout fin, mais n’oubliez pas que ce mode de portage a été développé pour un style de vie assez différent du nôtre (incluant notamment de porter beaucoup de choses et pas des plus légères de façon routinière, et beaucoup sur la tête). Mieux vaut un bon porte-bébé/écharpe d’occasion qu’un neuf plus cheap.

podeagi (photo : podeagi)

Il faut ensuite vous préoccuper des possibilités offertes par le porte-bébé : quelles positions ? à partir de et jusqu’à quel âge/poids ? Dans notre culture on voit surtout des bébés portés devant, mais il faut savoir que surtout à partir d’un certain poids il est beaucoup plus agréable de porter dans le dos. Vous avez remarqué qu’on part en rando avec un sac à dos ? Et pas avec un sac à ventre ? Si vous voulez pouvoir porter le poussin quand il a dépassé les 9-10 kg, vous serez vraiment mieux avec lui dans le dos. Et en plus vous serez bien plus dégagé pour vaquer à vos occupations habituelles. Le portage dit « face au monde » (sur le ventre) est assez populaire, mais il est difficile de positionner le poussin de façon physiologique pour lui comme pour vous. On imagine bien qu’il va avoir tendance à pencher vers l’avant (donc pas vers le porteur), et ça n’est pas très confortable. Et je ne rentre même pas dans le débat de savoir si cette position apporterait trop de stimuli au bébé (parce que franchement je n’ai pas d’opinion sur la question).

portage afrique (photo : http://www.afrology.com/soc/portages_bebe.html)

Le dernier critère, mais pas des moindres, est l’utilisation que vous comptez en faire : fréquente ou pas, pour des grandes balades ou plutôt ponctuellement, qui va porter (les deux parents ou un seul), voulez-vous l’utiliser pour allaiter, etc. Et il n’est pas toujours évident de se projeter avant l’arrivée du poussin.

L’écharpe est à mon avis le mode de portage le plus protéiforme. On peut porter même des prématurés (il en existe d’ailleurs une spéciale plus étroite pour ça) et jusqu’à 3-4 ans confortablement. Elle s’adapte confortablement à tous les porteurs et peut être mise de plusieurs façons dans différentes positions. L’inconvénient, c’est qu’il faut s’y mettre et être un minimum motivé. A mon avis c’est un peu comme la coupe menstruelle/les lentilles de contact, les premières fois sont galères mais quand ça roule c’est cool (ma poule). Je ferai sûrement un billet plus détaillé sur les subtilités de l’écharpe bientôt.

Le mei tai et le podeagi, je n’ai pas essayé. Ça a l’air plus simple à maîtriser que l’écharpe et très confortable. C’est aussi moins enveloppant donc plus aéré en été. Par contre les différents sites qui en vendent ne s’accordent pas sur l’âge minimum du poussin (naissance ici, 4 mois ).

Le pagne à l’africaine, pas essayé non plus. Ce mode de portage a tendance à écraser un peu les seins, donc personnellement ça ne me tente pas. Mais vous trouverez une adepte (avec vidéo d’explication), qui apprécie d’avoir les épaules dégagées, ici.

sling tonga

Le sling (à gauche), le tonga (à droite) et le bébétube sont assez simples d’utilisation et s’installent et se désinstallent en un tour de main. Par contre on porte de façon asymétrique. Je teste en ce moment le bébétube, je vous raconte bientôt.

Le porte-bébé ergobaby : voir un avis ici.

Et bien sûr plein d’autres que j’ai oubliés, que je ne connais pas ou qui vont être bientôt proposés. Mais avec tout ce que je vous ai raconté, vous devriez pouvoir les évaluer tout seul (même si rien ne vaut l’essai !).

Quelques liens utiles pour finir cette tartine :

Bébé portage et son cousin Porter son enfant : beaucoup d’informations et de « trucs » autour du portage en écharpe (c’est là que j’ai trouvé beaucoup d’éléments que j’ai repris dans cet article), des pas à pas pour réaliser les principaux nouages, et sur Bébé portage un forum sur lequel une monitrice en portage répond (en général) dans les 24 heures à toutes les questions.

A portée de bisous : un blog qui tient notamment une « porte-bébé-thèque » à jour

Cerise cannelle : un blog avec tout une partie sur le portage incluant plein de vidéos (et rien ne vous empêche ensuite de fureter sur le site si le reste vous branche)

Porter son bébé : site web d’une association de portage avec plein d’explications, un forum et un blog qui mène un grand test de plein de porte-bébés.

Prochain billet : la fameuse technique de bain !

 

Faire un plan de naissance ? 16 février 2008

accouchement La médicalisation parfois injustifiée des naissances conduit un nombre croissant de femmes à vouloir reprendre le contrôle de cet événement exceptionnel. Un des moyens mis en oeuvre est la rédaction d’un plan de naissance. Il s’agit d’un document dans lequel la mère ou les deux parents expriment leurs souhaits quant au déroulement de l’accouchement, aux gestes qu’ils souhaitent voir pratiquer ou non, et à l’accueil de l’enfant. Un exemple peut être trouvé ici.

Personnellement, autant je trouve qu’il est absolument essentiel de réfléchir à la façon dont on souhaite que son bébé vienne au monde, autant je ne suis pas persuadée que ce soit la meilleure façon de le communiquer à l’équipe soignante. Le problème à mon sens est que les quelques exemples trouvés sur le net sont extrêmement directifs : « on fera ça, on ne fera pas ça ». Je suis bien consciente qu’il y ait un certain nombre de mères et de parents qui se soient sentis mal accueillis et infantilisés par le personnel des maternités, et je ne veux en aucun cas minimiser leur souffrance, mais j’ai peur que ce retour de balancier soit un peu extrême. Si vous arrivez à la maternité persuadés que médecins, sages-femmes et infirmières sont un mal nécessaire qu’il va falloir contenir par tous les moyens possibles et imaginables, et que de toute façon ils n’y connaissent rien et ne pensent qu’à vous rendre malheureux, ils risquent de vouloir vous donner raison ! Par ailleurs, l’accouchement est par définition complètement imprévisible, donc arriver avec un plan bien défini peut souvent conduire à des déceptions. N’oublions pas non plus que certaines pratiques dont on a peut-être abusé et qui déchaînent l’ire des partisans de la naissance naturelle (césarienne, épisiotomie, ocytocynes, forceps etc), sont inévitables dans certains cas. Si les femmes et enfants morts en période périnatale sont si rares dans notre société, c’est aussi grâce à elles.

Pour autant, faut-il aller accoucher « les yeux fermés » en se reposant totalement sur le corps médical ? C’est à chaque mère de se poser la question de ce qu’elle aimerait pour son accouchement, sur ses priorités (par exemple sur la péridurale). La préparation à l’accouchement, surtout si elle est assurée par la maternité choisie, est un bon moment pour échanger avec les sages-femmes et voir les possibilités proposées par l’établissement, ainsi que la politique générale du service. C’est aussi l’occasion de poser ses questions et de voir comment les souhaits de chacune peuvent être respectés ou non dans ce cadre. Il est aussi utile d’en discuter avec le père (ou la personne qui viendra avec la mère le jour J), afin de voir avec lui quelle pourra être sa place (inutile de vous battre pour qu’il coupe le cordon si la seule pensée lui donne des hauts-le-coeur), et aussi pour qu’il puisse vous aider à faire respecter vos choix. On tend à l’oublier, mais on est plus impressionnable allongée à moitié nue et tenaillée par les douleurs des contractions.

C’est la démarche que j’ai suivie personnellement, et le jour J j’ai rapidement proposé aux sages-femmes de garde qu’on discute de la façon dont je voyais les choses. Elles ont très bien accueilli mes demandes et j’ai vraiment senti qu’elles faisaient tout leur possible pour les satisfaire. Chaque geste pratiqué a fait l’objet d’une discussion préalable, et je trouve que cela fait toute la différence. Et j’étais dans un grand hôpital public parisien de niveau 3 (le plus haut niveau de médicalisation), pas vraiment le style accouchement sous-marin avec les dauphins au son des djembés. Mettre les choses par écrit n’est pas forcément rhédibitoire (surtout si vous avez peur d’oublier certains points dans la panique du moment), je pense que c’est plutôt la façon de présenter les choses qui fait la différence.

Mais n’oublions pas que toutes ne sont pas concernées par ces propos: on peut être clouée au lit pour menace d’accouchement prématuré et ne pas faire de préparation, accoucher tellement vite qu’on a à peine le temps de dire bonjour à la sage-femme, se faire proposer une césarienne pour une raison médicale si évidente que la discussion ne peut porter que sur d’autres sujets… Et vous ?

(BD : Stone soup de Jan Eliot)

 

Le retour des régleuses ? 1 février 2008

Bébé interditIl y a quelques mois, une émission anglaise « Bringing up baby » défrayait la chronique en proposant à plusieurs familles les services d’experts pour les aider à s’occuper de leur nouveau-né. Le concept de l’émission en lui-même est déjà dérangeant : utiliser des bébés tout juste rentrés de la maternité comme cobayes et comme aimants à audimat attirerait de ce côté de la Manche les foudres du CSA (espérons-le) .

Mais le plus choquant dans ce programme était la présence de Claire Verity, la nounou des stars (Jerry Hall et Sting auraient eu recours à ses services, pour la modique somme de £1000 par jour !). Cette femme (qui n’a pas eu d’enfants) part du principe que le bébé est un ennemi qui vient déranger votre routine quotidienne, et qu’il ne faut pas se laisser manipuler par un être si retors. Au programme : biberon toutes les quatre heures, en évitant de rencontrer le regard de l’enfant (allaitement fortement déconseillé), pas plus de 10 minutes de câlin par jour, mettre le bébé dans sa chambre de 19h à 7h et ne pas intervenir (éventuellement les premières semaines un biberon par nuit est toléré). Et entre les biberons : mettre le bébé dehors dans son landau pendant que ses parents restent à l’intérieur à vaquer à leurs occupations (au moins les cris sont moins pénibles).

Ainsi, si on ne répond jamais à ses pleurs, le nouveau-né comprendra rapidement qu’ils ne servent à rien et cessera de pleurer. Et il arrêtera d’emmerder ses parents qui pourront à peine rentrés de la maternité organiser une petite sauterie et siroter tranquillement un mojito bien frappé avec leurs amis pendant que le petit chieur se tient à carreau dans sa chambre.

Actuellement, de telles propositions paraissent choquantes, et heureusement la politique générale dans les maternités et chez les pédiatres français privilégie la proximité entre la mère et son enfant et prône nourriture et sommeil à la demande. Mais jusque dans les années 1960, ces pratiques étaient assez répandues chez nous, notamment dans la bourgeoisie où les mères avaient recours à des régleuses, qui s’occupaient -comme leur nom l’indique- de régler les horaires du bébé. Celui-ci devait manger ce qu’on lui proposait quand on le lui proposait, et ne plus se réveiller la nuit (ou plutôt de ne plus réveiller ses parents). Or on sait maintenant, après les travaux de Spock (pas celui avec les oreilles pointues), Winnicott, Brazelton et bien d’autres, que l’affection et le contact sont aussi essentiels à un nouveau-né que le lait ou le sommeil.

Personnellement, je considère les pratiques de Claire Verity comme de la maltraitance. Et je trouve inadmissible que ce soit présenté en prime time comme une méthode possible pour élever son enfant (et pourtant je suis une vraie fan de la trash TV, mais tant que les participants sont majeurs et consentants). Attention, je ne dis pas que chaque point pris séparément constitue une maltraitance (quoi que de laisser un bébé hurler de faim….) ou qu’il est mal d’essayer d’établir une routine avec son bébé. Mais honnêtement, pourquoi s’emmerder à faire un enfant si c’est pour le considérer comme un petit chieur à dresser le plus vite possible et l’enfermer dehors toute la journée ? Dans ce cas-là, autant prendre un pit-bull.

 

Bienvenue dans la basse-cour

Mais chez qui avez-vous mis les pieds (virtuellement s’entend) ? Depuis juin 2007, je suis la maman d’un joli poussin. Dès le début de la grossesse, j’ai commencé à me poser un tas de questions. Où accoucher ? Quelle poussette acheter ? Vais-je avoir des vergetures ? Comment va-t-on installer sa chambre ? Mais va-t-il seulement y dormir, dans cette fameuse chambre ? Et ça n’est pas allé en s’arrangeant, encore moins après la naissance. Heureusement, les ressources ne manquent pas : famille, amis, livres, magazines, et surtout le net. Informations, blogs ou forums sur la question sont légion. J’ai donc avancé, expérimenté, testé, approuvé (ou pas), et maintenant vient l’heure de partager. Je ne prétends pas vous expliquer comment élever votre enfant, j’ai peut-être les chevilles enflées mais il y a des limites. Je voudrais que ce blog soit un espace où tous ceux que ça intéresse pourraient venir discuter de la parentalité et des petits et grands problèmes qui s’y rattachent. Un endroit où on puisse trouver des idées et des pistes pour se sentir bien en famille, que ce soit sur les soucis pratiques du quotidien ou sur les grandes questions qui nous taraudent. Parents en panique, matriarches magnifiques, géniteurs gémissants, pères protecteurs ou gallinacées en goguette, soyez tous les bienvenus dans la basse-cour de la poule pondeuse.