La basse-cour de la poule pondeuse

Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants

Dépôt vente 10 avril 2008

livre_massin Aujourd’hui un livre qui s’adresse à tous les parents et futurs parents : Vous qui donnez la vie, un autre regard sur la grossesse de Christophe Massin. Dans cet ouvrage, pas de recommandations sur le nombre de carrés de chocolat autorisés à la femme enceinte, la quantité de vêtements taille 1 mois à acheter ou encore à quel âge commencer les navets. Il s’agit plutôt de comprendre les processus psychiques et psychologiques à l’œuvre chez les parents et futurs parents depuis la conception jusqu’aux premiers jours de l’enfant. Rassurez-vous ça n’est pas le style :

– « Docteur, je ne me reconnais plus, j’ai envoyé une assiette à la figure de mon chéri/pleuré devant une pub. »

– « Allons allons ma brave dame, c’est les hormones ».

Pas non plus le genre « faites ci, faites ça, comme ça, et pas comme ça », mais plutôt des pistes, des idées à explorer et à s’approprier (ou pas) si elles vous parlent.

A partir de son expérience de psychiatre-psychothérapeute et de nombreux témoignages de parents, l’auteur aborde des sujets aussi variés que le désir d’enfant, l’interruption de grossesse (volontaire ou médicale), le rôle de l’équipe médicale pendant la grossesse puis à la naissance, ou encore la place du père. Le livre s’articule ainsi en trois grandes parties : Le choix de la vie, La vie entre les mains de la science, et Père, mère et enfant. Il est à recommander à tous ceux qui veulent prendre un peu de recul sur leur rôle de parent et faire la part des choses dans les émotions fortes et parfois contradictoires qui accompagnent ces moments. Je pense que sa lecture peut aussi aider les personnes qui d’une façon ou d’une autre ont mal vécu certaines choses autour de la grossesse, surtout si elles leur restent encore en travers de la gorge.

Vous êtes conquis ? Mauvaise nouvelle, ce livre a été retiré par l’éditeur. On en trouve encore chez Fnac et Amazon. Et je connais bien l’auteur à qui il en reste un stock. Vous pouvez donc par l’intermédiaire de ce site l’acheter au prix de 20 € (port compris pour la France métropolitaine). Et si vous avez l’esprit midinette, vous pouvez avoir pour le même prix une dédicace de l’auteur. Pour plus de détails, m’envoyer un mail : lapoulepondeuse @ gmail.com (il faut enlever les espaces bien sûr)

 

La valise (3) 9 avril 2008

Pour finir cette merveilleuse trilogie, réfléchissons à ce dont on a besoin pour quitter la maternité et accueillir un poussin chez soi.

Pour partir :

  • A moins que vous ne repartiez à pied, il vous faut un siège auto adapté (dos à la route ou nacelle). Il est conseillé d’en étudier la fixation AVANT le jour J.
  • Selon la météo et la saison il va falloir couvrir le poussin. Il est fortement déconseillé de le mettre en combinaison pilote dans le siège auto (pour la sécurité et puis il ne fait généralement pas si froid dans une voiture). Il existe des nids d’ange avec des petits trous judicieusement placés pour laisser passer la ceinture, et rien ne vous empêche de l’ouvrir une fois qu’il fait bon chaud dans la voiture. Globalement le nid d’ange m’a paru un bon investissement. Cela dit si vous accouchez en juillet à Montpellier, vous pourrez probablement vous en passer (quoi qu’avec le changement climatique, y a plus de saison ma brave dame).
  • Pensez aussi à prendre de quoi vous habiller, vous n’allez quand même pas sortir en tongs et en slip filet…

Une fois rentrés, quels sont les basiques indispensables ?

Pour coucher le poussin :

  • votre lit peut faire l’affaire si vous êtes adepte du cododo mais c’est quand même bien utile d’avoir un couffin/berceau/nacelle/lit de bébé selon ce que vous avez et ce qui vous arrange.
  • Pas de drap, couverture, oreiller ou édredon avant au moins 18 mois (oui il y a des enfants qui meurent étouffés dans leur couette à 1 an et oui j’en ai connu un). S’il fait froid, vous avez le choix entre gigoteuse, surpyjama et nid d’ange : privilégier les modèles les plus faciles à mettre avec nombreuses ouvertures. Pour les premiers mois le nid d’ange est pas mal. Pensez aussi aux draps housse et alèses.
  • Une veilleuse nous a été très utile pour nous occuper du poussin la nuit. Et cela fait plusieurs mois qu’il dort sans sans problème, pour ceux qui auraient peur de donner des mauvaises habitudes.

Pour changer le poussin :

  • N’achetez pas trop de couches d’un coup, que ce soient lavables ou jetables, car il faut trouver le bon modèle pour la morphologie du poussin (sans compter les problèmes d’irritation), et ça même le meilleur échographiste ne pourra pas vous aider. Un petit truc : il vaut mieux passer à la taille supérieure dès que le bébé atteint le bas de la fourchette de poids plutôt que de garder la taille inférieure le plus longtemps possible (ça n’empêche pas de finir le paquet bien sûr), car en plus de la taille la capacité d’absorption augmente aussi. Si vous souhaitez utiliser des lavables, c’est toujours utile d’avoir un paquet de jetables sous la main.
  • Même si on peut changer le poussin par terre, sur son lit ou que sais-je, c’est quand même bien pratique d’avoir un espace dédié à hauteur de parent (on n’est pas obligé d’acheter une table à langer, ça dépend vraiment de la configuration de votre chez-vous ; par exemple nous avons aménagé le dessus du lave-linge avec une grande planche et des tasseaux), où vous pourrez avoir tout ce qu’il vous faut sous la main. Investissez au moins dans un genre de matelas (il y en a un pas cher du tout et tout blanc -parfait pour les allergiques à Winnie et ses amis- chez le célèbre magasin d’ameublement bleu et jaune). Il vaut mieux choisir un endroit où tout est facilement nettoyable, y compris le sol, mais je n’en dis pas plus pour ne pas choquer les âmes sensibles.
  • Le plus simple est d’utiliser de l’eau et des carrés de coton (en supermarché à côté des couches), avec éventuellement une crème apaisante (genre liniment oléo-calcaire, en pharmacie). Si votre conscience écologique vous taraude, vous pouvez utiliser un gant de toilette et/ou des carrés de polaire lavables. En cas de grosse irritation, le mytosil est un grand classique (mais l’odeur…) ; j’aime bien les pâtes à l’eau comme eryplaste, ça marche bien et ça ne sent rien.
  • Prévoir évidemment une poubelle étanche, facile à nettoyer, grande (>15L sauf si vous avez un vide-ordure/adorez sortir les poubelles ; indispensable si vous utilisez des lavables) et de préférence à pédale (à moins que vous ne soyiez un poulpe).

Pour les soins :

  • Pour le cordon : compresses stériles, éosine en unidoses et alcool à 60°
  • Des unidoses de sérum physiologique sont utiles pour nettoyer le nez, les oreilles et les yeux. On en trouve en supermarché.
  • Un thermomètre peut s’avérer utile si vous soupçonnez de la fièvre.

Pour le nourrir :

  • Que vous allaitiez ou pas, il est utile d’avoir un ou deux biberons et une petite boîte de lait maternisé sous le coude. Attention, certains bébés refusent certaines tétines, donc il vaut mieux attendre de voir sa réaction avant d’en acheter 10 de la même marque. Et toutes les tétines ne sont pas compatibles avec tous les biberons (même si les fabricants prétendent le contraire). Pensez au goupillon pour nettoyer.
  • Pour stériliser, sachez qu’on peut faire bouillir 5 minutes (sauf le caoutchouc, qu’on peut stériliser avec des pastilles, vendues en hypermarché) ou passer 10 minutes à la vapeur (plus rapide dans l’autocuiseur). Donc si vous ne pensez stériliser qu’occasionnellement (pour info il n’est plus recommandé de stériliser systématiquement les biberons, sauf pour conservation du lait maternel), il n’est pas indispensable d’investir dans un gros bidule. Attendez un peu pour évaluer vos besoins.
  • Le coussin d’allaitement peut servir aussi bien pour le sein que pour le bib, et permet de bien s’installer pour des tétées qui sont souvent longues et fréquentes au début.
  • Si vous allaitez, attendez que la montée de lait soit passée pour racheter quelques soutiens-gorge d’allaitement, afin que votre taille soit à peu près stabilisée. Les hauts d’allaitement ne sont pas indispensables : on soulève son t-shirt et voilà ! Avec le bébé bien installé (et le coussin !) on ne voit rien de votre bidon qui pendouille. Les coussinets d’allaitement sont souvent indispensables au début, il existe des lavables et des jetables. Au moins au début, privilégier ceux avec effet « au sec » pour protéger les mammelons. Ne pas oublier son tube de lanoline à la maternité… Les coquilles recueil-lait sont pratiques aussi (souvent le sein qui n’est pas tété coule de concert avec son copain), ça permet de recueillir un peu de lait sans recourir au tire-lait et puis ça peut aider à stimuler la lactation si vous vous sentez dépourvue à ce niveau-là. Par contre à éviter à tout prix de les utiliser la nuit parce que c’est un coup à en mettre partout… Les bouts de sein en silicone (ou téterelles) sont controversés : certaines ne jurent que par eux, d’autres au contraire pensent qu’ils ont failli saboter leur allaitement. A utiliser avec discernement donc. J’ajouterai le téléphone d’une personne de confiance (et qualifiée) en cas de problème : sage-femme, consultante, bénévole d’une association…

Pour la jeune pondeuse :

  • Des stocks de serviettes hygiéniques (parce que pas évident d’envoyer votre homme, surtout qu’il risque de ne pas rapporter les bonnes) : désolée pour celles qui ne savaient pas mais après 9 mois de tranquillité, on rembourse avec pénalités de retard. Ne lésinez pas sur la qualité car ça peut durer facilement 2-3 semaines, ce qui peut être irritant à la longue (au propre comme au figuré). Je ne sais pas si des serviettes lavables pourraient être plus confortables (mais oui ça existe aussi !).
  • Un porte-bébé peut être utile très vite, même (et surtout) à la maison, pour pouvoir faire autre chose sans délaisser son poussin (et sans qu’il hurle comme si on voulait lui arracher un oeil, ce qui est très mauvais pour la santé mentale de ses parents).
  • Je crois l’avoir déjà mentionné dans ces pages, mais la sécu vous remboursera plusieurs visites de sage-femme à domicile (j’ai pas retrouvé le nombre exact), il ne faut pas hésiter à en profiter, elles sont compétentes pour (bien) s’occuper de maman et de bébé. Et c’est tellement plus agréable que d’aller courir à la PMI. Vous pouvez obtenir leurs coordonnées auprès de la maternité (entre autres).
  • De l’aide ! Que ce soit le papa ou une autre personne (bien choisie, évitez la belle-mère si elle vous donne déjà de l’urticaire en temps normal), on n’est pas trop de deux, ne serait-ce que pour nourrir la jeune mère (l’allaitement ça creuse !) et tenter de garder un certain contrôle sur l’état de la maison. Et je ne parle pas de celles qui ont en plus des aînés à gérer…

J’en ai peut-être (sûrement) oublié, donc n’hésitez pas à compléter en commentaire. Mais je crois que pour le reste du bazar (transat, tapis d’éveil, parc, chaise haute, écoute-bébé, trotteur, etc), rien ne presse. Vous allez recevoir des cadeaux, et puis si on ne veut pas que sa maison ressemble (tout de suite) une succursale d’Aubert et consorts, on peut y aller progressivement, et essayer de voir au fur et à mesure ce qui nous rendrait vraiment service. D’autant plus qu’avec internet on n’est plus obligé de faire une expédition pour le moindre achat.

 

La valise (2) 8 avril 2008

Filed under: Uncategorized — poulepondeuse @ 9:09
Tags: , , , , , , , ,

Aujourd’hui le contenu de la grande valise (pour le séjour) :

Pour le poussin :

  • Des tenues : principalement des bodys et des pyjamas (éventuellement des chaussettes si les pyjamas n’ont pas de pieds). Il fait souvent très chaud dans les maternités, la turbulette est donc rarement nécessaire. Comme dit précédemment, à moins qu’on vous annonce un tout petit poussin, il n’est pas très utile d’investir dans la taille naissance ; de plus tant qu’ils ne se déplacent pas ils ne sont pas gênés par des vêtements un peu grands. Prendre des vêtements qui ne s’enfilent pas par la tête et qui s’ouvrent facilement à l’entrejambe. Prévoir au moins une tenue par jour de séjour.
  • Les fameux langes carrés en coton : utiles pour le change, pour ramasser les petites régurgitations (les premiers jours il reste du liquide amniotique dans l’estomac donc ça peut vite tourner à l’usine à fromages), éventuellement on peut en mettre sous la tête du poussin dans le berceau.
  • Des serviettes de toilette (pour le bain du poussin, le change, etc) : pour le nombre n’oubliez pas que les bébés adorent faire pipi quand ils ont les fesses à l’air.
  • Eventuellement une taie d’oreiller (avec laquelle vous avez dormi pour qu’elle sente la bonne odeur de maman) à utiliser comme drap housse pour le petit berceau.
  • En général, couches (jetables), lait et biberons sont fournis sur place, ainsi que de quoi pratiquer les soins du cordon.
  • Son petit savon perso (préférer un modèle liquide en flacon-pompe, bien plus pratique) : pas obligatoire, mais pensez-y si vous avez des exigences d’odeur et/ou de composition (parabens, trucs bio).
  • Si vous avez aussi des idées précises pour le change, prenez vos produits (à la maternité où j’étais c’était eau tiède et coton, + vaseline pour le méconium)
  • Eventuellement une tétine (mais au pire on vous en donnera une), selon vos opinions sur le sujet (susceptibles de changer après la naissance, nous en reparlerons).

Pour la maman

  • Des tenues : prévoir deux pyjamas/chemises de nuit et aussi des tenues de jour. Privilégiez pour le bas les couleurs foncées (fuites de sang possible) et des tenues aussi fluides que possible : on a généralement l’entrejambe un peu, euh, comment dire, endolori et le bidon qui pendouille plutôt ultra sensible. En haut, si on veut allaiter, les trucs qui s’ouvrent sont pratiques (notamment pour faire sécher les tétons endoloris/crevassés).
  • Les fameux slips filet/culottes jetables : ou alors quelque chose qui ne serre absolument pas, et auquel vous ne tenez pas trop, style culottes Tati.
  • Un à deux paquets de serviettes hygiéniques super nuit : ne pas lésiner sur la qualité, notamment du voile (prendre une marque à laquelle on est habituée). Désolée mais c’est quasiment la seule situation où la coupe menstruelle n’est pas recommandée (en même temps j’imagine mal l’utiliser dans ces merveilleux moments). La maternité vous refile généralement des trucs des années 50 avec voile effet spécial humide et sans truc qui colle, ce qui fait qu’en moins d’un quart d’heure le bidule (humide) est dans votre dos. Très mauvais pour le baby blues.
  • Pour une éventuelle cicatrice (soyons optimistes) : vous pouvez prendre de l’argile blanche. La bouée et le sèche-cheveu ne sont plus recommandés. Mieux vaut s’asseoir sur une serviette pliée (ou rester allongée, après tout, profitons-en…). Il est utile par contre de prendre des compresses et de l’eau (on peut recycler le fameux brumisateur) pour aller aux toilettes les premiers jours (trèèèèèèès sensible, on vous dit), et un rouleau de papier toilette, on ne sait jamais.
  • Surtout si la douche n’est pas dans la chambre, prévoir un peignoir (sinon une ou deux serviettes), de préférence pas un vieux truc rêche (si vous allaitez, ce sont les tétons qui sont très, enfin on a compris quoi), et des tongs pour patauger sans crainte dans les douches publiques. J’ai une amie qui avait carrément pris éponge + produit nettoyant car elle avait des doutes sur l’hygiène de l’endroit. A voir avec vos propres névroses…
  • Affaires de toilette habituelles (comme dirait Nagui, n’oubliez pas votre brosse à dents) ; selon les visites que vous attendez n’hésitez pas à prévoir un peu de maquillage (et quelques lingettes démaquillantes pour éviter l’effet panda le lendemain).
  • Kit pour allaitement : théoriquement deux (un ?) lolos suffisent. En pratique : un ou deux soutien-gorge qui s’ouvrent (pendant la montée de lait les seins sont très, très, très lourds, mieux vaut qu’ils soient à peu près soutenus), des coussinets d’allaitements (de préférence avec effet au sec pour les crevasses, personnellement j’ai trouvé les Nuk top), un tube de crème à la lanoline (ex : Lansinoh) contre les crevasses, qui coûte un bras mais sauvera vos tétons.
  • Avoir un petit stock de biscuits ou de quoi se faire une petite collation après la tétée de 3 heures du mat’, c’est toujours sympa. Surtout les premiers jours, allaiter toute la nuit sans manger ça creuse. Et ça donne soif, donc prévoir éventuellement une ou deux grandes bouteilles d’eau.
  • Le chargeur du téléphone portable : plutôt que la sonnerie stridente du téléphone de la chambre (et son coût souvent prohibitif), les textos sont un bon compromis pour recevoir les félicitations de son entourage.

En option et selon les cas :

  • Une petite lampe ou veilleuse pour voir la nuit sans allumer le gros néon
  • Un oreiller car ils sont parfois un peu fatigués (en général on a cependant un lit électrique qui permet de remonter la tête)
  • Le coussin d’allaitement est toujours utile -même si vous n’allaitez pas- de toute façon vous l’aviez déjà dans votre petit sac de naissance (enfin à côté, vue la taille de l’engin).

Les visiteurs seront chargés d’apporter à la jeune accouchée de quoi se nourrir décemment plutôt que des fleurs qui sont généralement interdites dans les chambres et finissent dans le bureau des infirmières.

Il faut bien sûr se renseigner auprès de sa maternité pour savoir plus particulièrement ce qu’ils fournissent et ce qu’il faut apporter, ça peut être assez variable selon les endroits.

Je ferai un dernier billet sur les trucs à préparer pour la sortie (spécial pour celles qui réalisent que le futur père est comme un élan face à un fer à repasser au rayon puériculture).

Et pour celles qui se préparent à accoucher à la maison, j’ai trouvé ici une discussion intéressante sur les préparations pratiques d’un tel événément.

Evidemment n’hésitez pas à rajouter en commentaires vos idées et vos trucs.

 

La valise (1) 7 avril 2008

Filed under: Grossesse,Trucs et astuces — poulepondeuse @ 10:23
Tags: , , , , ,

A ne pas confondre avec la valise RTL, la valise pour la maternité est généralement une des préoccupations de la future pondeuse aux alentours de 7-8 mois (spéciale dédicace pour Sophie D.-bientôt-Y.). Voici quelques indications pour aider les gros bidons (voir aussi ce billet).

Une premier truc utile est de prévoir deux sacs : un petit pour l’accouchement et un gros pour le séjour à la maternité. Cela vous évitera cette scène charmante de la salle de naissance : le papa exhibant vos slips filets et vos serviettes super nuit à la recherche du petit bonnet qui a glissé tout au fond.

Que mettre dans le sac de naissance ?

Pour le gros bidon :

  • Une tenue pour l’accouchement (à voir avec la maternité), du style grand t-shirt confortable (et auquel on ne tient pas trop). Il vaut mieux qu’il ait les manches courtes (il fait chaud dans les hôpitaux et cela aide aussi pour la pose éventuelle de la perfusion). Si il y a quelques boutons pour l’ouvrir devant, c’est pratique aussi pour le peau à peau juste après la naissance. Prenez au cas où une paire de chaussettes : chez certaines la péridurale donne froid aux pieds.
  • Si vous pensez déambuler jusqu’à la fin du travail (pas de péridurale ou péri ambulatoire), un paréo et des tongs peuvent être utiles pour conserver un semblant de dignité.
  • Le fameux brumisateur : utile s’il fait très chaud ; peut aussi permettre de vous humidifier la bouche, car théoriquement on ne doit pas boire sous péridurale, sous peine de vomir (mais apparemment la limite tolérée peut varier selon les endroits). Permet également au papa d’avoir l’impression de se rendre utile en vaporisant à tort et à travers.
  • De la lecture (pas trop intellectuelle), de la musique (voire une petite console de jeux portative ?) : ça peut être long !
  • éventuellement son plan de naissance
  • en option : de l’huile d’arnica pour se faire masser les reins par le papa pendant les contractions

Pour le poussin :

  • une (ou deux, si -comme la poule pondeuse- vous avez une fâcheuse tendance à la paranoïa) tenue comportant un body, un pyjama (et des chaussettes/chaussons s’il n’a pas de pieds) et le fameux bonnet. A moins qu’on vous ait vraiment prévu un mini-poussin, prendre la taille 1 mois : il vaut mieux que ce soit un peu grand que trop serré.

Pour le coq :

  • un petit casse-croûte : à boire et à manger, ça peut toujours servir, surtout si vous accouchez en pleine nuit
  • quelques distractions (voir plus haut)
  • selon vos souhaits, appareil photo et/ou caméra (penser à la batterie et aux cartes mémoire/cassettes/pellicules)

Pour tous, les papiers utiles : carte vitale (et éventuellement attestation de mutuelle) et livret de famille (ou reconnaissance anticipée), plus d’éventuels résultats d’analyse qui ne seraient pas déjà dans le dossier de la maternité.

Ne tiendront probablement pas dans le sac mais peuvent servir aussi pour prendre des positions plus confortables :

Et pour la valise du séjour, on verra dans un prochain billet (ah bon, ça commence à se voir, cette fâcheuse tendance à faire deux ou trois billets pour le prix d’un ?).

(NB : Je parle souvent du papa comme la personne qui accompagnera la pondeuse, alors que je sais bien que ce n’est pas toujours le papa et qu’il y a une grande variété de situations possibles dans la vraie vie. C’est juste que c’est plus simple. J’espère que les personnes concernées qui viendraient par ici ne m’en tiendront pas rigueur.)

 

Le top des maternités 26 mars 2008

shepherd L’Express vient de publier son célèbre palmarès des maternités. On peut le voir ici, département par département. Ce n’est pas vraiment un classement, car il n’y a pas de maternité idéale. Cela dépend en effet des attentes qu’on a vis-à-vis de ces établissements, et notamment le niveau de médicalisation et d’intervention qu’on souhaite. Par ailleurs certaines grossesses, identifiées comme à risque, vont être systématiquement orientées vers des institutions de niveau 2 ou 3, ce qui limite le choix. Il faut savoir que ces niveaux correspondent aux possibilités de réanimation pour le bébé : pour la mère tout est disponible dans toutes les maternités (notamment un bloc opératoire avec personnel compétent pour faire une césarienne). Le niveau 1 est le plus bas, tandis que le niveau 2 implique la présence d’un service de néo-natalogie pour les nouveaux-nés de plus de 33 semaines et le niveau 3 un service de réanimation pour l’accueil des mini-poussins. En plus de ces informations, l’étude fournit pour chaque institut le niveau d’infections nosocomiales, le nombre d’accouchements par an, et les taux d’accouchements multiples (jumeaux et plus), de césariennes, de transfert vers un autre hôpital et de bébés de petit poids (< 2.5 kg). A noter que j’ai repéré quelques boulettes dans le classement parisien, donc les informations ne sont peut-être pas toute super fiables (par exemple la Pitié est présentée comme niveau 3 alors que c’est un niveau 2, ou encore on nous donne des chiffres pour St Joseph et pour Bonsecours, alors que Bonsecours est la maternité de St Joseph…)

Pour chacun de ces facteurs, le site vous donne également la moyenne nationale comme référence (en glissant la souris sur le titre de la catégorie, subtil non ?). Evidemment, les niveaux les plus élevés ont généralement les taux les plus élevés de césariennes, naissances multiples et petits bébés, puisqu’ils récupèrent tous les cas à problème. Il me semble logique qu’ils soient donc au-dessus de la moyenne nationale. Cependant le site constate que le taux de césariennes est plus élevé dans le privé que dans le public, alors même que le privé ne comporte que des établissements de niveau 1.

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai choisi d’accoucher dans un grand hôpital public de niveau 3, alors que je ne souhaitais pas une naissance très médicalisée (mais quand même un peu, merci Sainte Péridurale). Réfléchissons ainsi quelques minutes au fonctionnement d’un hôpital par rapport à celui d’une clinique. Dans un grand hôpital (je parle de taille, pas de réputation), il y a 24 h sur 24 un obstétricien, un anesthésiste et un pédiatre de garde (et s’il pouvait y avoir un certain neurochirurgien tant qu’à faire…). Ils sont là pour toute la durée de leur garde, et puis voilà. De plus ils touchent un salaire mensuel fixe, qui ne dépend pas des actes qu’ils pratiqueront (sachant qu’une césarienne coûte plus cher qu’un accouchement par voie basse par exemple). Dans une clinique, hors des heures de bureau, ils sont d’astreinte. C’est-à-dire qu’ils vaquent à leurs occupations habituelles mais en s’engageant à venir fissa si on les appelle. Par ailleurs, ils sont généralement payés à l’acte. Donc à votre avis, qui a le plus intérêt à vous faire une césarienne parce que le travail n’avance pas assez vite ? Non seulement c’est mieux payé, et en plus on sera rentré pour l’apéro. Attention, je ne pense pas que ce soit la façon générale de fonctionner dans les cliniques, où je ne doute pas que la grande majorité des médecins ait une éthique et un dévouement irréprochables, mais plutôt une dérive inhérente à ce type de système, qui serait le fait d’une minorité. Il est aussi tout à fait possible que certaines femmes y demandent des césariennes de convenance (les Anglais les appellent « too posh to push », littéralement « trop snob pour pousser »).

Par ailleurs, je pense que la sage-femme qui s’occupe de vous à l’hôpital est plus motivée puisque c’est elle qui fera votre accouchement au lieu de passer la main au dernier moment. De plus elle aura l’esprit plus tranquille si elle sait que tout rapidement accessible si les choses tournent au boudin, et que du coup elle aura tendance à repousser autant que possible une intervention. Tout ceci peut à mon avis expliquer au moins en partie pourquoi il y a moins de césariennes dans le public, alors même que c’est là que vont les cas pathologiques. C’est d’ailleurs ce que constate cette étude réalisée par le ministère de la Santé : les établissements de niveau 1 ont tendance à pratiquer plus de césariennes « de sécurité » (comprendre : pas forcément nécessaires mais au cas où mieux vaut être paré) que ceux de niveau plus élevé.

Cet article a bénéficié des lumières de la poule accoucheuse, que je vous avais présentée ici.

 

Mon bébé arrivé en avance 10 mars 2008

Aujourd’hui la Basse-cour de la poule pondeuse est très fière d’accueillir une guest star : Blandine (une très fidèle commentatrice et néanmoins amie), qui vient nous parler de son poussin un peu pressé de montrer son petit bec. Un sujet qui nous touche tous, même s’il ne nous concerne pas directement. Espérons qu’elle reviendra bientôt avec d’autres textes !

Je vais vous raconter l’histoire d’un très, très petit bébé

Encore une fois, Laurence Pernoud vous a menti… pas de bébé tout rose, pas de chambre décorée avec un joli berceau, pas de valise de maternité remplie de tous les bodies choisis avec amour, un prénom choisi à la va-vite dans une chambre d’hôpital.

Juste un bébé petit, très petit, trop petit.

Nous avons la joie de vous annoncer la naissance de notre Poussin.

Il pèse 1kg 660 et mesure 41 cm.

prema1

Et voilà, ce fameux mardi d’octobre, nous aussi entrions dans les statistiques de la maternité : 7,5% des naissances sont prématurées. Et Poussin obtenait son premier classement : Grand prématuré.

Nous allions entrer dans un monde qui nous était complètement inconnu, apprendre un vocabulaire qui par la suite allait nous devenir plus que familier.

Mais d’abord, comment en arrive-t-on là ?!

En effet, la plupart d’entre vous savent qu’une grossesse dure 9 mois soit 39 semaines ou pour les plus averties 41 semaines d’aménorrhée (SA).

Eh bien lorsque la naissance survient avant 37 SA soit 35 semaines de grossesse (avant 8 mois), elle est dite prématurée. Parmi les bébés prématurés, certains sont plus ou moins ‘grands’ : avant 28 SA (avant 6 mois) on parle de très grands prématurés, entre 28SA et 32SA de grands prémas et entre 32 et 37 SA de prémas.

Vous vous doutez bien que le poids du bébé est à mettre en relation avec sa prématurité. Au royaume des poids plumes, Poussin jouait dans la catégorie ‘poids lourd’ !

Mais pourquoi un bébé ne reste-t-il pas tranquillement dans le nid douillet que lui a confectionné sa maman ?

Ben, parce que…

Pour une partie non négligeable des naissances prématurées il est difficile d’identifier la cause exacte.

Le travail peut être spontané. Qu’est-ce qui le déclenche ? Infections (chorio-amniotite) et hémorragies placentaires (placenta praevia et bas inséré) sont les causes les plus souvent évoquées.

Ou l’accouchement peut être décidé par l’équipe médicale car il y a un risque vital pour la mère et/ou l’enfant : retard de croissance intra-utérin, hypertension artérielle maternelle, rupture prématurée de la poche des eaux.

Après ce passage médical, je vous emmène au pays des couveuses. Et oui, parce qu’un bébé trop petit ne doit pas seulement grossir, il doit aussi respirer, avoir chaud, apprendre à manger… faire tout ce qu’il aurait dû faire dans le ventre maternel.

C’est là qu’a commencé pour nous, parents de ce petit bout, le long chemin vers la maison. Rien ne nous avait préparés à cette naissance si particulière. La veille, j’avais un gros ventre et le lendemain j’étais maman mais sans bébé… on m’aurait arraché un bras que je ne me serai pas sentie plus démunie. Je ne le connaissais pas et il me manquait déjà.

Il a fallu créer le lien qui unit une maman à son tout-petit au milieu des incubateurs, des scopes, des tubes, des sondes et autres machines qui ont fini par devenir notre quotidien pendant deux mois.

Mais au fait, à quoi ressemble la journée d’une maman d’un prématuré hospitalisé ?

Vous vous levez le matin tôt pour tirer votre lait (et oui les fameuses Prim’holstein !), vous le rangez soigneusement dans votre sac congélation qui ne vous quitte plus, vous partez rejoindre Poussin à l’hôpital (vous avez de la chance car vous habitez à 20mn à pied, pas comme votre voisine de couveuse qui habite en banlieue à 1h30 de train), vous déposez votre production laitière au lactarium, puis vous montez les escaliers une boule au ventre de peur que l’irréparable soit arrivé entre le moment où vous avez quitté l’appartement et celui où vous arrivez (le reste du temps votre téléphone est greffé à votre oreille au cas où). Vous arrivez au service de néonatalogie et là commence la décontamination : mieux que dans Urgences, après vous être ‘désinfectée’, vous enfilez votre blouse, vos chaussons, votre charlotte et vous courez jusqu’à la ‘chambre’ que Poussin partage avec quatre autres joyeux drilles tous plus petits les uns que les autres. Après avoir constaté qu’il dormait profondément, vous lisez attentivement la feuille de soins, vérifiez que le scope fonctionne parfaitement, que ses constantes sont bonnes, et là vous respirez à nouveau.

peau a peau

Comme vous êtes arrivée dans les premières, vous pouvez profiter d’un des 2 transats du service que vous installez à côté du ‘lit’ de Poussin. Puis vous attendez qu’une infirmière vienne vous proposer de faire du peau à peau avec Poussin, vous vous installez le ventre à l’air (vous avez laissé votre pudeur dans le sas de décontamination) et attendez que l’infirmière vous pose Poussin contre vous (‘je le débranche ?’, ‘euh, vous êtes sûre, vous savez je suis plus tranquille s’il reste branché à cette merveilleuse machine qui me dit s’il respire et si son cœur bat bien !’) et là commence le plus long câlin du monde.

Vous somnolez, vous lisez, vous papotez avec vos voisines (seins et ventre à l’air bien entendu !), Poussin dort profondément. Et la journée se passe ainsi entrecoupée des passages à la trayeuse (toujours en compagnie d’une voisine qui a des seins plus gros que les vôtres et une production laitière qui pourrait suffire au service entier !), des soins de Poussin, de ses repas (autrement appelés gavages).

Progressivement, Poussin acquiert de l’autonomie et vous aussi. Alors qu’il commence à apprendre à téter, vous êtes capables de le sortir seule de la couveuse, de le débrancher (vous n’avez presque plus peur qu’il arrête de respirer), de le laver, de le changer (avec des micro-couches, merci Pampers !), et même de l’habiller avec les micro bodies que votre maman a fini par trouver à Auchan (maintenant les prémas sont à la mode et toutes les boutiques de puériculture vous proposent la taille préma 1 et la taille préma 2 !) .

prema3

Et le Papa dans tout ça ? Et bien après sa journée de travail, il court jusqu’à la couveuse de son Poussin, s’enquiert auprès de vous de la journée passée et prend sa dose de câlin avant de rentrer avec vous dans cet appartement un peu trop vide. Le week-end, vous passez tous les 2 vos journées avec Poussin dans la ‘chambre’ devenue trop petite et qui ressemble au métro les jours de pointe. On fait la queue à la pesée, au bain, à la trayeuse…

Et voilà, un jour on vous annonce que Poussin va pouvoir rentrer à la maison avec vous. Et là c’est la panique ! Paradoxalement ce jour tant rêvé vous angoisse au point que vous demandez à l’infirmière-chef de retarder un peu cette sortie… le temps d’apprendre à vivre sans les machines (comment je vais faire pour savoir si tout va bien ?), sans les infirmières (et si je faisais tout de travers ?), sans tout ce que vous avez détesté et qui aujourd’hui vous est devenu indispensable.

Maintenant, Poussin n°1 est grand, il a un petit frère Poussin n°2 né à terme, mais je n’oublierai pas un seul instant de cette naissance si particulière et de ses débuts chaotiques dans la vie. Pour faire face à toutes ces émotions qui ont rejailli une fois le cocon hospitalier quitté, je me suis tournée vers une association formidable dont je vous invite à consulter le site : SOS Prema.

 

Coup de coeur 5 mars 2008

corazza Si vous voulez lire quelque chose sur la maternité de drôle, très réaliste et pas gnangnan pour deux sous, mettez vite la main sur Je veux un bébé ! (moi non plus !) et Faites des gosses (qu’ils disaient !) de Lynda Corazza. Elle y raconte tout, sans mettre de gants mais sans en rajouter non plus. Pas besoin, le comique de situation est parfaitement mis en valeur par les dessins. Si vous êtes déjà passé(e) par la case bébé, ça vous rappellera de bons souvenirs (et aussi l’occasion d’une bonne tranche de rigolade). Si vous êtes en plein dedans, vous allez peut-être flipper un peu entre deux fous rires (ou rire un peu jaune), n’oubliez pas qu’il y a aussi plein de bons moments (mais c’est moins rigolo à dessiner j’imagine). Et ça doit avoir aussi une portée « universelle » puisqu’une de mes amies pas du tout dans le trip bébé gloussait toute seule sur le deuxième l’autre jour.

En bref, vous vous reconnaîtrez probablement bien mieux que chez Laurence Pertier ou Edwige Annoud. En prime, l’auteur a un blog (déjà référencé dans le blogroll à gauche) où vous trouverez régulièrement un dessin inédit et surtout des liens pour acheter les bouquins (voyez aussi la jolie bannière à gauche). A offrir, s’offrir, se faire offrir de toute urgence.

 

Le chant prénatal 26 février 2008

castafiore Dans la série « J’ai testé pour vous », la Poule pondeuse présente : le chant prénatal. En fait c’est un vrai-faux test, car je n’ai jamais mis les pieds dans un cours de chant prénatal. Il faut dire que je pratique le chant classique depuis bien 10 ans maintenant, alors passer deux heures à apprendre la respiration abdominale et à faire « ééééééé uuuuuu aaaaaa », merci mais très peu pour moi. Par contre, j’ai passé du temps, la main délicatement posée sur ma grosse bedaine, à chanter doucement et bien concentrée sur Junior (c’était le petit nom du poussin in utero) une petite sélection de quelques chansons amoureusement choisies, et toujours les mêmes. Je me voyais déjà prenant un petit poupon désespéré, hurlant à la mort, que rien ne semblait pouvoir calmer, et l’apaiser en quelques instants avec un doux refrain.

Autant briser le suspense tout de suite : ça n’a pas marché. Le petit gros poupon désespéré, hoquetant de rage, il n’en avait rien à carrer de ma jolie chanson. Limite s’il la supporte quand il est déjà de bonne humeur. Ramasse tes dents la poule. Cela dit, de faire des sons bizarres ça m’a bien aidée pendant les contractions. Je faisais un genre de « bbbouuuuuu » régulier et un peu grave, et comme il était 4 heures du mat’ et que le coq dormait du sommeil du juste, il faisait des rêves bizarres avec une sorte de téléphone portable géant en mode vibreur.

Tout ça pour dire, c’est sympa de chanter mais il n’y a pas de résultat garanti.

 

Le nouveau père 21 février 2008

Coq

Depuis hier, ça fait sept ans qu’il y a un coq dans ma basse-cour. Alors aujourd’hui je lui rends hommage par ce texte, publié il y a quelques mois sur Ladiesroom (un site sympa auquel je participe un peu).

Je voudrais aujourd’hui rendre hommage au nouveau père, en l’occurrence celui de mon fils.

Par nouveau père, je ne veux pas seulement dire jeune papa, mais décrire une nouvelle façon d’aborder la paternité. Evidemment, mon homme est un cas particulier, mais divers témoignages d’ami(e)s me poussent à imaginer qu’il n’est pas tout seul, et qu’une nouvelle vague d’hommes envahit la France.

Qu’est-ce que le nouveau père ? D’abord, le nouveau père veut un enfant, au moins autant que sa femme. Parfois c’est même lui qui doit vous convaincre, alors que vous êtes réticente à l’idée de bouleverser votre carrière, votre corps, bref votre vie. Quand les essais commencent, il fait les cent pas dans la salle de bains avec vous en guettant l’apparition de la deuxième ligne. Une fois les choses mises en route, il est aussi heureux que vous et se met en quatre pour faciliter votre vie de bidon qui gonfle. Il vous accompagne aux échographies, et va faire les magasins pour tester les soixante-douze modèles de poussettes. Il va à Carrouf sans vous (il faut vous reposer) et revient avec des bodys cromeugnons pour le bébé. Certes il a pris d’abord la taille naissance (trop petit), puis du 12 mois (”Je croyais qu’on allait avoir un gros bébé !”), mais c’est l’intention qui compte.

Il trouve que sa femme est magnifique enceinte, lui fait l’amour quand elle a envie et la laisse tranquille quand elle a la libido dans les chaussettes. Il vient visiter la maternité alors qu’il préfèrerait attendre au bistrot d’en face en fumant des cigares, et il se retient de demander si lui aussi pourrait avoir du gaz hilarant pendant l’accouchement. Il passe une demi-journée à s’entraîner à fixer le siège auto dans la voiture. Il fait patiemment la demi-douzaine d’aller-retour à la maternité (avec chargement et déchargement des trois valises qui contiennent le minimum vital pour survivre à 3 jours d’hôpital avec un nouveau-né) quand vous croyez accoucher mais qu’en fait non. Il renonce à appeler l’enfant Nouveau père Junior et se rallie au prénom que vous avez choisi.

Le jour J, il se fait broyer la main avec le sourire à chaque contraction, et vous masse les reins alors que vous attendez la péridurale. Il se demande à quoi il sert mais il reste stoïque sur sa petite chaise pendant des heures à attendre, sans demander toutes les cinq minutes si c’est bientôt fini. Il ne filme ni ne photographie l’accouchement (coefficient de glamour de la femme à ce moment-là : même Angelina Jolie fait penser à Raymonde Bidochon). Il ne se formalise pas que la moitié de l’hôpital (y compris un jeune interne avec un petit air du Dr Carter) soit venue admirer en long, en large et en travers l’intimité de son épouse. Il n’est pas tombé dans les pommes quand il a vu la quantité de sang que vous avez perdue.

Une fois le bébé arrivé, c’est lui qui va apprendre à le changer, le baigner, et faire les soins du cordon pendant que vous tentez de vous reposer (vous aurez tout le temps de vous y mettre). Certes il a mis le pyjama à l’envers et vous avez dû lui répéter trois fois qu’il y a dans le sac un savon spécial que vous avez choisi après avoir fait dix-sept pharmacies pour laver le bébé. Mais vous pouvez rester couchée, et ça, après trente heures de contractions, c’est très appréciable. L’inconvénient c’est qu’une légère angoisse vous étreint quand il part le soir et qu’elle ne vous quitte que lorsqu’il revient le matin.

Le nouveau père a décidé de combattre le baby blues à la racine. A la maternité, il vous apporte des croissants pour le petit déj ainsi que votre bouilloire et votre thé préféré, car comme par hasard votre bébé a toujours faim quand votre petit déjeuner arrive. Et vous n’êtes pas fan du Lipton Yellow froid. Il mange le steack bouilli fourni par l’hôpital et vous apporte les sushis dont vous rêvez depuis neuf mois. Il vous imprime tous les emails de félicitation que vous recevez et empêche les importuns de venir vous admirer en slip filet les seins à l’air (on vous a dit de faire sécher les crevasses).

A votre retour, vous trouvez l’appartement propre et les courses faites. Tous les jours, des jus de fruits frais vous attendent pour votre petit déjeuner, et il veille jalousement sur votre stock de chocolat (votre consommation habituelle a quadruplé). Il fait les cent pas dans l’appartement avec le bébé quand c’est la seule chose qui le calme. Il ne vous envoie pas dormir dans la chambre du bébé pour avoir des nuits tranquilles (après tout vous allaitez, il n’a pas grand chose à faire). Il prend son congé paternité pour s’occuper de vous et du bébé, ce qui vous évite de voir votre mère et/ou votre belle-mère s’installer chez vous.

Une fois que la routine s’installe, vous devenez un binôme de choc: prépare le biberon pendant que je lui donne les vitamines, je nettoie le matelas à langer pendant que tu le rhabilles, etc. La nuit, vous lui découvrez des trésors de patience avec un bébé qui détecte à la seconde si vous êtes debout ou assis, ou si vous tentez de le poser dans son lit, croyant naïvement qu’il s’est endormi. Certes, il est incapable de lui choisir une tenue pour la journée, se bat dix minutes avec la gigoteuse pour l’ouvrir ou la fermer, et dit n’avoir pas la moindre idée de quoi mettre dans le sac à langer (note: vous non plus vous n’avez pas le sac à langer inné, vous réfléchissez cinq minutes). Mais il connaît les horaires de repas du bébé, la nourriture à préparer, l’état de son érythème fessier et tous ces petits détails triviaux.

Il sait respecter la tradition et dégainer les diamants pour vous féliciter d’avoir produit un petit être aussi parfait.

Il sait aussi que votre travail est important et emmène le bébé chez la nounou tous les matins pour que vous puissiez arriver à l’heure. C’est d’ailleurs la seule personne au monde à qui vous laissez votre bébé sans appréhension ni liste de trente pages de recommandations et instructions.

Oui, le nouveau père est votre alter ego parental. Grâce à lui, vous pouvez être la mère, l’amante (le nouveau père n’est rebuté ni par votre ventre qui pendouille ni par vos soutien-gorge d’allaitement) et la businesswoman sans avoir l’impression de cumuler sept jobs à plein temps.

Le nouveau père est arrivé, et je crois que toute les filles y ont droit. Exigez votre nouveau père (mais ne comptez pas sur le mien, je l’ai je le garde) !

(image : http://www.drawingbusiness.com/portfolio/v/multimedia/Fjord-Rooster.jpg.html)

 

Faire un plan de naissance ? 16 février 2008

accouchement La médicalisation parfois injustifiée des naissances conduit un nombre croissant de femmes à vouloir reprendre le contrôle de cet événement exceptionnel. Un des moyens mis en oeuvre est la rédaction d’un plan de naissance. Il s’agit d’un document dans lequel la mère ou les deux parents expriment leurs souhaits quant au déroulement de l’accouchement, aux gestes qu’ils souhaitent voir pratiquer ou non, et à l’accueil de l’enfant. Un exemple peut être trouvé ici.

Personnellement, autant je trouve qu’il est absolument essentiel de réfléchir à la façon dont on souhaite que son bébé vienne au monde, autant je ne suis pas persuadée que ce soit la meilleure façon de le communiquer à l’équipe soignante. Le problème à mon sens est que les quelques exemples trouvés sur le net sont extrêmement directifs : « on fera ça, on ne fera pas ça ». Je suis bien consciente qu’il y ait un certain nombre de mères et de parents qui se soient sentis mal accueillis et infantilisés par le personnel des maternités, et je ne veux en aucun cas minimiser leur souffrance, mais j’ai peur que ce retour de balancier soit un peu extrême. Si vous arrivez à la maternité persuadés que médecins, sages-femmes et infirmières sont un mal nécessaire qu’il va falloir contenir par tous les moyens possibles et imaginables, et que de toute façon ils n’y connaissent rien et ne pensent qu’à vous rendre malheureux, ils risquent de vouloir vous donner raison ! Par ailleurs, l’accouchement est par définition complètement imprévisible, donc arriver avec un plan bien défini peut souvent conduire à des déceptions. N’oublions pas non plus que certaines pratiques dont on a peut-être abusé et qui déchaînent l’ire des partisans de la naissance naturelle (césarienne, épisiotomie, ocytocynes, forceps etc), sont inévitables dans certains cas. Si les femmes et enfants morts en période périnatale sont si rares dans notre société, c’est aussi grâce à elles.

Pour autant, faut-il aller accoucher « les yeux fermés » en se reposant totalement sur le corps médical ? C’est à chaque mère de se poser la question de ce qu’elle aimerait pour son accouchement, sur ses priorités (par exemple sur la péridurale). La préparation à l’accouchement, surtout si elle est assurée par la maternité choisie, est un bon moment pour échanger avec les sages-femmes et voir les possibilités proposées par l’établissement, ainsi que la politique générale du service. C’est aussi l’occasion de poser ses questions et de voir comment les souhaits de chacune peuvent être respectés ou non dans ce cadre. Il est aussi utile d’en discuter avec le père (ou la personne qui viendra avec la mère le jour J), afin de voir avec lui quelle pourra être sa place (inutile de vous battre pour qu’il coupe le cordon si la seule pensée lui donne des hauts-le-coeur), et aussi pour qu’il puisse vous aider à faire respecter vos choix. On tend à l’oublier, mais on est plus impressionnable allongée à moitié nue et tenaillée par les douleurs des contractions.

C’est la démarche que j’ai suivie personnellement, et le jour J j’ai rapidement proposé aux sages-femmes de garde qu’on discute de la façon dont je voyais les choses. Elles ont très bien accueilli mes demandes et j’ai vraiment senti qu’elles faisaient tout leur possible pour les satisfaire. Chaque geste pratiqué a fait l’objet d’une discussion préalable, et je trouve que cela fait toute la différence. Et j’étais dans un grand hôpital public parisien de niveau 3 (le plus haut niveau de médicalisation), pas vraiment le style accouchement sous-marin avec les dauphins au son des djembés. Mettre les choses par écrit n’est pas forcément rhédibitoire (surtout si vous avez peur d’oublier certains points dans la panique du moment), je pense que c’est plutôt la façon de présenter les choses qui fait la différence.

Mais n’oublions pas que toutes ne sont pas concernées par ces propos: on peut être clouée au lit pour menace d’accouchement prématuré et ne pas faire de préparation, accoucher tellement vite qu’on a à peine le temps de dire bonjour à la sage-femme, se faire proposer une césarienne pour une raison médicale si évidente que la discussion ne peut porter que sur d’autres sujets… Et vous ?

(BD : Stone soup de Jan Eliot)